MARSEILLE 2022
Discours à l'AG du Congrès
Intervention pour l'Unions Nationale des Mutuelles Professionnelles, du Bâtiment de des Travaux Publics (UNMPBTP) et la Mutuelle du Bâtiment et des Travaux Publics (MBTP), présentée par Maurice MAMELIN.
Nos propos font état d’une situation qui ne nous est pas inconnue. Le constat, nous l’avons déjà fait et évoqué à maintes reprises. Pour autant force est de constater que rien n’a changé, que les crises que le pays traverse ne font qu’accélérer un processus mortifère.
Les petites mutuelles, s’il en existe encore, n’ont plus d’écho. Elles sont noyées, étouffées par les grands groupes qui façonnent la FNMF.
Syndicalistes et militants de base, notre engagement dans le monde mutualiste n’est pas le fruit du hasard. Il se conjugue avec la représentation d’un mouvement universaliste ayant pour fondations, des valeurs, comme la solidarité et l’éthique.
L’idée de mutualiser quelques sous pour les ouvriers afin de se prémunir des aléas de la vie, n’était autre qu’une action prenant racine sur leur solidarité.
Mutualisation de ressources financières, création de structures socio médicales feront émerger de véritables acteurs d’un mouvement social favorisant l’institution d’un socle de protection sociale pour les classes les plus démunies.
Pouvons-nous considérer que le mouvement mutualiste demeure un acteur social capable de peser dans le champ de la protection sociale, d’être un interlocuteur redouté par le poids de ce qu’il représente ?
Sommes-nous toujours à proprement parler un mouvement social pouvant mobiliser ses adhérents, ou sommes-nous de vulgaires gestionnaires de portefeuilles de clients, d’assurance à la personne ?
Nous pourrions toujours nous justifier, certainement avec raison, d’un ensemble de circonstances contraignantes nous propulsant plus en avant dans un monde concurrentiel, avec comme finalité la remise en cause de tous modèles autres que ceux du capitalisme financier.
Fusions, absorptions, entrée en fiscalité des mutuelles au 1er janvier 2012, nécessité de se développer, mais également la mise en œuvre de Solvabilité 2 aux impacts financiers conséquents, sont à l’origine de la disparition d’un très grand nombre de petites mutuelles.
Le constat est amer, car finalement nous qui revendiquons, représenter 38 millions d’adhérents, avons subi l’ensemble de ces contraintes sans faire réellement de bruit. Nous sommes-nous vraiment battus ?
Nous nous sommes plutôt adaptés à ce nouvel environnement avec notamment l’apparition de grands groupes, « les majors » de la mutualité aux pratiques commerciales se calquant sur le monde assurantiel.
Aujour'hui, la perception d’une mutuelle est à mil lieues de nos valeurs initiales. Ne sommes-nous pas considérés comme des prestataires de services lambda ? À qui la faute ?
Sommes-nous toujours les porteurs de ces valeurs qui firent de la Mutualité Française un acteur visible du mouvement social proche des soucis de ses adhérents ?
Ne s’éloigne-t-il pas plutôt de ses valeurs fondatrices, pour n’être plus qu’une fédération technique de gestionnaires d’assurance santé ?
La prise de conscience de notre Fédération autour de la question de sa raison d’être n’arrive-t-elle pas trop tard ?
Serait-ce le chant du cygne d’un mouvement social qui débattait lors de son congrès de Nantes (1904) des retraites ouvrières ?
Vous pourriez nous taxer d’un pessimisme démesuré, mais au fond de vous-même pouvez-vous réellement soutenir cette affirmation ?
Le temps de nous éclipser est proche.
Critiques, nous le sommes, mais nos mots ne sont que le reflet du constat de ce que nous considérons comme notre impuissance.
Gageons que notre mouvement ne s’efface pas dans le paysage social de notre pays, qu’il puisse au contraire être, visible, audible, le digne représentant des valeurs qui l’ont façonné.
Pour l’Union Nationale des Mutuelles Professionnelles du BTP,
Et de la Mutuelle du Bâtiment et des Travaux Publics
Et de la Mutuelle du Bâtiment et des Travaux Publics
Mesdames et Messieurs les délégué(e)s,
La « différence » mutualiste, ce qui faisait de nous un mouvement social à part, n’est plus aujourd’hui véritablement perçue par les Français.
Nous, membres de l’Union Nationale des Mutuelles Professionnelles et du BTP, mais également élus de la Mutuelle du Bâtiment et des Travaux Publics, n’avons eu de cesse dans le cadre des dernières manifestations de notre fédération d’intervenir sur la place des petites et moyennes mutuelles au sein de notre mouvement.
Nos propos font état d’une situation qui ne nous est pas inconnue. Le constat, nous l’avons déjà fait et évoqué à maintes reprises. Pour autant force est de constater que rien n’a changé, que les crises que le pays traverse ne font qu’accélérer un processus mortifère.
Les petites mutuelles, s’il en existe encore, n’ont plus d’écho. Elles sont noyées, étouffées par les grands groupes qui façonnent la FNMF.
Syndicalistes et militants de base, notre engagement dans le monde mutualiste n’est pas le fruit du hasard. Il se conjugue avec la représentation d’un mouvement universaliste ayant pour fondations, des valeurs, comme la solidarité et l’éthique.
L’idée de mutualiser quelques sous pour les ouvriers afin de se prémunir des aléas de la vie, n’était autre qu’une action prenant racine sur leur solidarité.
Mutualisation de ressources financières, création de structures socio médicales feront émerger de véritables acteurs d’un mouvement social favorisant l’institution d’un socle de protection sociale pour les classes les plus démunies.
Pouvons-nous considérer que le mouvement mutualiste demeure un acteur social capable de peser dans le champ de la protection sociale, d’être un interlocuteur redouté par le poids de ce qu’il représente ?
Sommes-nous toujours à proprement parler un mouvement social pouvant mobiliser ses adhérents, ou sommes-nous de vulgaires gestionnaires de portefeuilles de clients, d’assurance à la personne ?
Nous serions certainement légitimes à prétendre que c’est la réglementation européenne qui n’a eu comme impact d’aligner nos institutions mutualistes sur les entreprises du monde assurantiel.
Nous pourrions toujours nous justifier, certainement avec raison, d’un ensemble de circonstances contraignantes nous propulsant plus en avant dans un monde concurrentiel, avec comme finalité la remise en cause de tous modèles autres que ceux du capitalisme financier.
Fusions, absorptions, entrée en fiscalité des mutuelles au 1er janvier 2012, nécessité de se développer, mais également la mise en œuvre de Solvabilité 2 aux impacts financiers conséquents, sont à l’origine de la disparition d’un très grand nombre de petites mutuelles.
Le constat est amer, car finalement nous qui revendiquons, représenter 38 millions d’adhérents, avons subi l’ensemble de ces contraintes sans faire réellement de bruit. Nous sommes-nous vraiment battus ?
Nous nous sommes plutôt adaptés à ce nouvel environnement avec notamment l’apparition de grands groupes, « les majors » de la mutualité aux pratiques commerciales se calquant sur le monde assurantiel.
Aujour'hui, la perception d’une mutuelle est à mil lieues de nos valeurs initiales. Ne sommes-nous pas considérés comme des prestataires de services lambda ? À qui la faute ?
Sommes-nous toujours les porteurs de ces valeurs qui firent de la Mutualité Française un acteur visible du mouvement social proche des soucis de ses adhérents ?
Ne s’éloigne-t-il pas plutôt de ses valeurs fondatrices, pour n’être plus qu’une fédération technique de gestionnaires d’assurance santé ?
La prise de conscience de notre Fédération autour de la question de sa raison d’être n’arrive-t-elle pas trop tard ?
Serait-ce le chant du cygne d’un mouvement social qui débattait lors de son congrès de Nantes (1904) des retraites ouvrières ?
Il ne s’agit pas en l’espèce, non de revenir au « temps des lampes à huile », de notre propre histoire, mais de nous interpeller au titre de ce que nous sommes devenus.
Vous pourriez nous taxer d’un pessimisme démesuré, mais au fond de vous-même pouvez-vous réellement soutenir cette affirmation ?
Le temps de nous éclipser est proche.
Critiques, nous le sommes, mais nos mots ne sont que le reflet du constat de ce que nous considérons comme notre impuissance.
Gageons que notre mouvement ne s’efface pas dans le paysage social de notre pays, qu’il puisse au contraire être, visible, audible, le digne représentant des valeurs qui l’ont façonné.
Nous vous remercions pour votre écoute.
Ce discours est également présenté sous forme de document PDF en téléchargement.